L'ANR Créalu

ANR CRÉation et ALUminium – de la découverte d’un matériau industriel à sa constitution en objet patrimonial : invention, innovation, marchés (XIX-XXIe s.)

ANR Programme La création : processus, acteurs, objets, contextes  - Edition 2010

La coordination générale du projet est assurée, pour le Centre de Recherches historiques (CRH) / EHESS, par Patrick Fridenson, directeur d’études, porteur du projet.

La responsabilité scientifique des travaux est assurée par Florence Hachez-Leroy, Centre de Recherches historiques (CRH), EHESS/CNRS.

La responsabilité de la valorisation des fonds (Sources, collections, outils) est assurée par Jenny Piquet, gestionnaire de l’information à l’IHA.

Les partenaires de l’ANR

  • Le Centre de recherches historiques, Ecole des Hautes études en sciences sociales/CNRS : Patrick Fridenson et Florence Hachez-Leroy
  • Le Centre Roland Mousnier, Université Paris-Sorbonne (Paris IV) : Dominique Barjot, Marco Bertilorenzi
  • Telemme, université Aix-Marseille : Philippe Mioche
  • Le Certop, Université de Toulouse II : Franck Cochoy
  • L’Institut pour l’histoire de l’aluminium : Jenny Piquet, Ivan Grinberg, Claire Leymonerie

 

L’apparition relativement récente de l’aluminium, au milieu du XIXe siècle, conjuguée à sa large et rapide diffusion offrent un terrain d’étude privilégié de processus créatifs divers et corrélés : la découverte et l’invention d’un matériau nouveau, les modalités de sa proto-industrialisation, la création d’un secteur industriel allant de la mine de bauxite aux produits de consommation courante, des usages et des marchés, sa réception et les formes différenciées de son appropriation par les sociétés.

Avec une consommation annuelle mondiale d’environ 50 millions de tonnes, l’aluminium est devenu le premier des métaux non-ferreux.  Les modalités de sa production en font un enjeu important de la géostratégie énergétique, de la gestion des ressources naturelles et des problématiques actuelles relatives au cycle de vie global des produits. Sa recyclabilité et sa légèreté le positionnent de façon neuve dans les réflexions actuelles sur la durabilité.

Si ce métal s’est imposé dans le monde matériel, c’est non seulement parce que ses caractéristiques physico-chimiques et son apparence ont suscité l’intérêt des scientifiques et des ingénieurs, mais aussi parce qu’il a excité l’imagination de ses utilisateurs et même attiré les créateurs qui en ont fait un matériau de – et pour – la création contemporaine.

C’est dans un contexte de mutations économiques et sociétales profondes que s’inscrit le projet CREALU. En se centrant sur les problématiques de la création, en liant étroitement de nouvelles perspectives de recherche à des projets de valorisation du patrimoine s’appuyant sur les technologies numériques, il se veut innovant et fédérateur, associant historiens de différents domaines, sociologues, géographes et spécialistes du patrimoine.

L’hypothèse principale sur laquelle repose le programme CREALU est que l’aluminium peut être considéré comme un « laboratoire de la création ». Il s’agit d’en identifier les facteurs, les acteurs, les processus, d’en interpréter les évolutions et les corrélations. L’enquête portera sur le matériau lui-même, sur le corpus scientifique, les techniques et les produits, les usages auxquels il a donné naissance et qui en font le premier des métaux après l’acier. Elle s’étendra aux phénomènes d’« acculturation » liés aux particularités des aires culturelles dans lesquels l’aluminium est produit, transformé ou distribué, ainsi qu’aux formes appropriation par les formes diverses de l’imaginaire scientifique et artistique, etc.

Concernant les acteurs, le développement de l’aluminium suppose l’étude non seulement de la population des créateurs (des scientifiques aux entrepreneurs, et aux « transformateurs » de toute nature), mais aussi l’apparition, le développement et parfois la mort de métiers nouveaux (marmitons et cuvistes, arracheurs de goujons, etc.). Les cultures techniques, leur diffusion y compris dans des milieux et des économies fortement différenciés, les formes diverses de leur appropriation, les détournements dont elles font l’objet, font partie des questions à éclairer.

Enfin, alors que l’on assiste à la disparition probable de cette industrie en France et plus généralement en Europe, il convient d’accompagner et d’accélérer les démarches visant à la reconnaissance et la connaissance de l’aluminium comme dimension du patrimoine scientifique, technique et culturel. Cette ambition suppose le développement d’outils tels que des bases de données et des plateformes multimédia favorisant la gestion de ce patrimoine, les recherches à son sujet et sa valorisation. 

Les principaux objectifs du programme CREALU sont les suivants.

  • Une meilleure compréhension des dimensions de la création et de leur interaction à travers l’exemple de l’aluminium ;
  • L’identification et la comparaison de schémas de développement différenciés selon les époques et en fonction des spécificités culturelles et géographiques ;
  • La mise à disposition des chercheurs en SHS, à l’aide des outils numériques innovants que l’IHA développe et maîtrise, de nouveaux corpus.
  • Une large diffusion, sur des supports et selon des modalités d’accessibilité variés, des connaissances collectées et du patrimoine concerné. Il s’agit de lier de façon dynamique, grâce aux technologies nouvelles, recherche historique, préservation et valorisation du patrimoine.

Ce programme exige une approche pluridisciplinaire dans sa dimension de recherche et dans l’élaboration des outils de valorisation.

Le programme scientifique du projet est structuré autour de quatre axes. Chacun de ces axes met l’accent sur une dimension du processus créatif en explorant ses interactions avec les autres dimensions, tout en les inscrivant dans une chronologie d’ensemble.

1) Les modalités et acteurs de la création d’un matériau et d’une industrie : de l’aluminium chimique aux nanotechnologies, interactions science / technique / économie, XIX-XXIe siècles.

2) L’invention des usages et des marchés : R&D, innovation, demande sociale et diffusion (transports, architecture, design, emballage, vie quotidienne…)

3) L’imaginaire de l’aluminium, ses réalisations et ses acteurs : comment inventeurs, ingénieurs, artisans et artistes ont rêvé et créé le matériau ?

4) La constitution du matériau en objet patrimonial : préservation et mise en valeur du patrimoine culturel de l’aluminium, matériel et immatériel - enjeux, méthodes, outils.

Une partie des travaux et réalisations de l’ANR Créalu est visible sur le site www.culturalu.org

 

 

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